KARMALI gélose
En général,
la recherche des Campylobacter thermotolérants nécessite un enrichissement en milieu liquide (sur bouillon Preston ou bouillon de Park et Sanders) et une incubation en atmosphère micro-aérophile, suivi d’un isolement en gélose Karmali associé à un deuxième milieu au choix (Butzler, Skirrow, Preston, CCDA).
Ce milieu est préconisé dans la norme NF ISO 10272 (V 08-026) concernant la méthode horizontale pour la recherche des
Campylobacter thermotolérants.
Le milieu a été décrit et utilisé avec succès par KARMALI en 1985 pour la numération de
Campylobacter jejuni et de
Campylobacter coli comparativement à des milieux nécessitant l’utilisation de sang de cheval. Karmali et coll. ont démontré que le milieu appelé C.S.M (Charcoal-based Selective Medium) inhibait plus efficacement les germes contaminants (
Pseudomonas, microorganismes Gram-positifs, levures) que le milieu de Skirrow.
La formule de la gélose de Karmali est basée sur les deux observations fondamentales suivantes :
- la découverte par BOLTON et coll. que le charbon pouvait se substituer au sang dans les milieux pour
Campylobacter.- la démonstration par AHONKHAI et coll. de la résistance de
Campylobacter jejuni à la céfopérazone.
La polypeptone favorise la croissance des colonies de
Campylobacter.
L’extrait de levure est une source de complexe vitaminique B.
L’amidon représente la source énergétique du développement.
Le chlorure de sodium maintient l’équilibre osmotique.
Le charbon actif, le pyruvate et l’hématine sont des composés qui remplacent le sang des milieux antérieurement utilisés et favorisent la croissance et l’aérotolérance des
Campylobacter.La cycloheximide inactive le développement des levures.
La céfopérazone complète le spectre d’action de la vancomycine en provoquant une inhibition plus complète des bactéries contaminantes que celle réalisée par la céfazoline originellement incluse dans les milieux sélectifs au charbon.
Le milieu, à base de gélose Columbia est additionné de charbon actif.
Campylobacter est un bacille vibrionnaire de 0,2 à 0,5µm de large et de 0,5µ à 8µm de long possédant une ou plusieurs ondulations. Il est mobile par l’intermédiaire d’un flagelle présent à un ou deux pôles.
Son métabolisme respiratoire nécessite une teneur en oxygène allant de 1 à 15 % (optimum 5%) et une concentration en gaz carbonique de 3 à 5% ( quelques souches peuvent cultiver en aérobiose). Il ne fermente ni n’acidifie les glucides, possède une oxydase, n’hydrolysent pas la gélatine ni l’urée et ne produisent pas de pigments.
Les
Campylobacter les plus importants se cultivent aussi à 42°C, nous les dénommons pour cela des
Campylobacter thermotolérants par opposition avec
Campylobacter fetus qui ne cultive pas à 42°C mais à 25°C.
FORMULE (en g/l d’eau distillée) Substrat nutritif spécial: 23.0
Amidon: 1.0
Sodium chlorure: 5.0
Charbon actif: 4.0
Agar 13,0
pH= 7.3
Répartir le milieu dans des flacons appropriés.
Stériliser à l’autoclave 15 minutes à 121°C.
UTILISATION ET LECTUREa) Isolement directPour les produits suspectés contenir une quantité importante de
Campylobacter thermotolérants, procéder à un isolement en ensemençant à l’aide d’une anse bouclée, la suspension mère non incubée sur la surface de la gélose KARMALI (milieu sélectif obligatoire préconisé par la norme) et éventuellement sur un autre milieu sélectif.
Incuber à 42°C en atmosphère micro-aérophile (oxygène 5%, dioxyde de carbone 10%, azote 85%).
Examiner après 48 h, 72 h et, éventuellement 5 jours, pour contrôler s’il y a présence de colonies présumées être des
Campylobacter thermotolérants.
Procéder alors à la confirmation.
b) Après enrichissementEnsemencer, à l’aide d’une anse bouclée, la surface d’une gélose KARMALI ainsi que la surface d’une gélose BUTZLER avec la culture obtenue dans le milieu d’enrichissement (Bouillon de PRESTON ou bouillon de PARK et SANDERS).
Incuber les boîtes à 42°C en atmosphère micro-aérophile.
Après 24 h, ou plus généralement, 48 h et même 3 jours à 5 jours d’incubation, examiner les boîtes afin de rechercher la présence de colonies caractéristiques de
Campylobacter thermotolérants.
Les colonies caractéristiques sont grises, humides et plates, avec une tendance à l’étalement
Procéder ensuite à la confirmation en sélectionnant cinq colonies typiques et /ou suspectes sur l’ensemble des boîtes ensemencées ; s’il y en a moins de cinq, retenir toutes les colonies.
Comme les germes ne survivent qu’en atmosphère micro-aérophile, appliquer les tests ultérieurs sans délai.
A partir des colonies isolées, réaliser une coloration de Gram et mettre en œuvre les études morphologiques (mobilité), physiologiques (croissance à 25°C) et biochimiques (fermentation du glucose, utilisation du lactose et/ou du saccharose ; production d’hydrogène sulfuré, recherche de la catalase,. de la sensibilité à l’acide nalidixique et à la céphalotine, de l’hydrolyse de l’hippurate)
Les
Campylobacter thermotolérants sont de petits bacilles incurvés, à mobilité avec des déplacements en vrille caractéristiques ( vol de moucherons), Gram -, oxydase +, glucose, lactose et saccharose négatifs.
Il est possible d’effectuer une coloration des flagelles par la méthode de Ribadeau et Dumas.
Ils se présentent aussi souvent sous forme coccoïde et notamment après 24 h de croissance. C’est une forme de dégénérescence qui s’avère très difficile à cultiver mais qui semble conserver son pouvoir pathogène, au moins au début. C’est une forme qui apparaît plus vite à 42°C.
Parmi les
Campylobacter spp présentant une croissance à 42°C, certaines espèces constituent le groupe des thermotolérants dont les plus fréquemment rencontrés sont les
Campylobacter jejuni et les
Campylobacter coli. Cependant d’autres espèces ont été décrites ; les caractéristiques données dans le tableau ci-après permettent de les différencier.
C. jejuni :
croissance à 25°C: -
H2S (sur TSI): -
Acide nalidixique: S
Hydrolyse de l'hippurate:+
Catalase: +
Cephalotine: R
C. colicroissance à 25°: -
H2S (sur TSI): (+)
Acide nalidixique: S
Hydrolyse de l'hippurate:-
Catalase: +
Cephalotine: R
C. laricroissance à 25°: -
H2S (sur TSI): -
Acide nalidixique: R
Hydrolyse de l'hippurate:-
Catalase: +
Cephalotine: R
C. upsaliensiscroissance à 25°:-
H2S (sur TSI): -
Acide nalidixique: S
Hydrolyse de l'hippurate:-
Catalase: - (ou faible
Cephalotine: S
Selon l’interprétation des résultats, indiquer la présence ou l’absence de
Campylobacter thermotolérants dans une prise d’essai de x g ou x ml de produit.
K. F. Gélose
Le milieu K.F (Kenner Fecal) mis au point par KENNER, CLARK et KABLER en 1960 est prévu pour
la recherche et la numération des entérocoques dans l’eau, les denrées alimentaires et d’autres produits.Ce milieu correspond aux recommandations de l’APHA pour l’analyse de l’eau et des aliments.
La forte nutrivité du milieu est due à une forte proportion de polypeptone, d’extrait de levures et de glucides.
Le chlorure de sodium maintient l’équilibre osmotique.
Le lactose et le maltose sont des sources d’énergie pour les microorganismes susceptibles de les utiliser.
L’acidification du milieu est révélée par le virage au jaune du pourpre de bromocrésol.
L’azide de sodium permet d’inhiber la croissance des microorganismes contaminants Gram-négatifs.
Le T.T.C rajouté extemporanément est un indicateur de croissance bactérienne. Il est réduit en formazan insoluble à l’intérieur de la cellule. Cette réaction se manifeste par
l’apparition de colonies de couleur rouge à marron.FORMULE (en g/l d’eau distillée) Protéose peptone: 10.000
Extrait de levure: 10.000
Sodium chlorure: 5.000
Sodium glycérophosphate: 10.000
Maltose: 20.000
Lactose: 1.000
Sodium azide: 0.400
Pourpre de bromocrésol: 0.015
Agar 13.000
pH= 7.2
Autoclaver légèrement : 10 minutes à 121°C.
NE PAS SURCHAUFFER !Après refroidissement à 50-60°C, introduire en mélangeant 10 ml d’une solution aqueuse à 1% de TTC (triphényl-2,3,5-tétrazolium chlorure) stérilisée par filtration sur membrane puis couler en boîtes de Petri.
UTILISATION ET LECTUREPour la recherche et la numération des entérocoques, il convient d’appliquer la méthode sur membranes filtrantes en présence d’un nombre probablement faible de germes et la méthode des boîtes coulées en présence d’un nombre probablement plus élevé.
Placer les membranes à la surface du milieu
Incuber enduite pendant 48 heures à 37°C.
Décompter les colonies rouges ou rouge rosé poussées à la surface de la gélose ou des membranes filtrantes et multiplier par le facteur de dilution correspondant.
KING A et B
Les milieux de King A et B sont destinés à
la différenciation des espèces de Pseudomonas par la mise en évidence de leurs pigments spécifiques.
L’élaboration des pigments est influencée par la composition du milieu :
-
la production de pyocyanine, due spécifiquement à
Pseudomonas aeruginosa (bacille pyocyanique) est favorisée par la présence de certains acides aminés et d’ions inorganiques;
-
la production de pyoverdine, caractéristique du groupe fluorescent, dépend de la nature des peptones et en particulier de la teneur en phosphate.
Joue également un rôle important, la présence de certains oligo-éléments.
Sur ces données ont été mis au point deux milieux électifs : l’un, le milieu A favorisant la production de pyocyanine et limitant celle de la pyoverdine, l’autre, le milieu B favorisant la formation de fluorescéine (pyoverdine) et inhibant celle de pyocyanine.
L’emploi simultané des deux milieux nutritifs permet une identification simple et rapide de la plupart des
Pseudomonas, étant donné qu’il y a certaines souches qui forment exclusivement la pyocyanine ou la fluorescéine ou les deux colorants.
Il existe un milieu King B qui correspond au Dansk Standard qui utilise du tri-potassium phosphate-3-hydraté (1,8 g/l) au lieu du di-potassium hydrogénophosphate et évite une diminution du pH après l’autoclavage et donc une formation plus faible de fluorescéine.
FORMULE (en g/l d’eau distillée) a. MILIEU APeptone: 20.0
Glycérol: 10.0
Di potassium sulfate (anhydre): 10.0
Magnésium chlorure (anhydre): 1.4
Agar: 15.0
pH = 7,2
b. MILIEU BProtéose peptone n°3: 20.0
Glycérol: 10.0
Di potassium phosphate (anhydre): 1.5
Magnésium sulfate, 7 H2O: 1.5
Agar 15,0
pH = 7,2
Stériliser à 120°C pendant 15 minutes.
UTILISATION Faire fondre la gélose dans un bain-marie d’eau bouillante. Refroidir vers 50°C.
Laisser les tubes en position inclinée (grande pente) jusqu’à ce que le milieu soit suffisamment solidifié.
Inoculer en stries un tube de milieu A et un tube de milieu B en faisant une strie médiane à la surface de la gélose avec une anse de culture prise dans un bouillon ou sur une gélose.
Replacer le bouchon sur chaque tube, sans le revisser. Incuber à 30°C pendant 1 à 4 jours (au-delà, l’incubation à l’étuve est inutile, mais on peut conserver les cultures à la température du laboratoire).
LECTURE1) MILIEU ACe milieu est destiné à favoriser électivement la synthèse de la pyocyanine par
Pseudomonas aeruginosa (bacille pyocyanique). La pyocyanine se manifeste en colorant le milieu de culture en bleu (ou en vert si
Ps. aeruginosa synthétise également la pyoverdine ). En cas de doute, il suffit de verser 0,5 ml de chloroforme dans le tube et de laisser pendant quelques minutes le chloroforme au contact de la gélose, en position inclinée; la pyocyanine, très soluble dans le chloroforme, colore celui-ci en bleu (virage au rouge en ajoutant quelques gouttes d’un acide fort).
Les cultures peuvent être colorées en brun-rose (pyorubrine)
Le milieu n’a pas besoin d’être examiné au-delà du quatrième jour de culture.
2) MILIEU BCe milieu est destiné à favoriser la synthèse du pigment vert fluorescent (pyoverdine) par le bacille pyocyanique et divers autres Pseudomonas. La pyoverdine se manifeste en colorant le milieu de culture en vert fluorescent.
Le pigment n’est pas soluble dans le chloroforme. Certaines souches de
Ps. fluorescens ou
Ps. putida (provenant en général de l’eau et du sol) n’élabore que lentement la pyoverdine (incuber à 20°C pendant deux à trois semaines).